Situation géographique :
En rive gauche du Vallon de Fauvéry, 400 mètres à vol d’oiseau à l’est du centre de Barjols, se t rouve une grande bât isse appelée les Carmes
sur la carte IGN. Au pied du mur ouest , l’entrée d’un souterrain est fermée par une forte grille de fer. Elle donne accès à un complexe troglodytique de chapelles et de cellules, dernier vestige apparent du couvent des carmes déchaux (ou déchaussés). On retrouve là un des sites si caractéristiques qui marquent la ceinture de tuf du centre Var. On y accède en prenant la route D 560 qui s’embranche au nord de Barjols pour aller vers Pontevès et Sillans-la-Cascade.
Le carme s’ouvre au pied d’une pet ite barre rocheuse de 10 m de haut , dominant le site magnifique du Vallon de Fauvéry (fouo lou veire), appelé aussi Vallon des Carmes. L’abondant ruisseau de Pontévès, qui coule toute l’année, y a creusé des
gorges assez profondes qu’il dévale de cascades en cascades et de bassins en bassins. On peut le dominer d’un belvédère qui a été aménagé il y a longtemps sur une avancée de tuf. Les gamins de Barjols viennent s’y baigner en été et depuis les années 1990, il a été fréquenté par les amateurs de canyoning. Mais, n’ayant pas été sécurisé, l’accès en a depuis été interdit momentanément .
Histoire :
L’histoire de Barjols a été profondément marquée par les guerres de religion (1562-1599).
Les protestants eurent d’abord à subir les sévices des catholiques de Durand de Pontevès, seigneur de Flassans ; ils prirent une sanglante revanche en combattant sous les ordres du comte de Crussol.
En 1552, un groupe de flagellants avait eu l’autorisation de se réunir dans la Baume Joachim, cavité naturelle creusée dans le tuf et qui domine le Vallon de Fauvéry. Leur nombre augmentant, en 1648, ils reçurent l’autorisation de l’évêque de Fréjus de dresser un oratoire au dessus du rocher dominant la grotte et d’aménager dans celle-ci une chapelle en l’honneur de la Vierge Marie. Le jour de la Visitation de l’année 1649, le sanctuaire était béni sous l’invocation de Notre Dame de Bon Refuge. Par la suite, les velléités d’indépendance de la confrérie, n’étant guère appréciées par les autorités ecclésiastiques, la demande des carmes de s’installer sur les lieux fut officialisée en juin 1678.
Rappel sur les Carmes :
A l’origine, les carmes étaient des ermites à la recherche de Dieu dans les grottes du Mont Carmel, à Jérusalem. Albert , patriarche de la ville, leur donna une règle de vie en 1209. Au déclin des croisades et au moment de la reconquête des lieux saints par les Arabes, ils émigrèrent en Europe en 1238. A partir de 1554, Sainte Thérèse d’Avila entreprit une réforme des carmes, créant l’ordre des carmes déchaux (ou déchaussés), ainsi appelés parce qu’ils marchaient nus pieds. Il réintroduisait l’obligation de la pauvreté, de la solitude et du silence. Quinze monastères réformés furent ouverts en Espagne. Le 13 avril 1600, le pape Clément VIII permettait aux carmes déchaux de diffuser la réforme de Thérèse d’Avila hors de la péninsule ibérique. L’ordre apparaissait en France en 1608 ; dans les décennies qui suivirent une quinzaine de couvents s’y installèrent , celui de Barjols fut l’un des derniers. Mais, le couvent de Barjols semble n’avoir jamais attiré beaucoup de moines. Les carmes déchaux quittaient les lieux en 1788 et leur ordre était dissous en 1792. Au cours des XIX et XXe siècles, le site est réutilisé par diverses industries (fabrique de papier, moulin à farine, tannerie) qui dégradent irrémédiablement la chapelle principale (Allemand, 1997).
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